Nous avons assisté, le 9 octobre, à une conférence où Lili Leignel témoignait de son passé au camp de déportation de Ravensbrück et de son enfance pendant la domination des nazis.
Elle est arrêtée le 27 octobre 1943, alors qu’elle n’a que 11 ans, et déportée avec ses parents et ses deux frères, Robert, 9 ans et demi et André, 3 ans et demi. Elle est déportée dans plusieurs prisons: Loos, saint Gilles (à Bruxelles), Malines où ils sont séparés du père, puis Ravensbrück où elle restera 14 mois avec ses frères et sa mère.
A leur arrivée là-bas, chaque déporté reçoit un matricule qui remplace son nom (pour elle, c’est le 25 612). Ce détail est peut-être petit, mais il prouve que les déportés valent encore moins que des animaux aux yeux des soldats, qui ne les laissent en vie que pour les faire travailler. Ils ne sont considérés que comme une mains d’œuvre gratuite et ont des conditions de vie atroces :
– Ils ne mangent pas du tout à leur faim. Ils ont du pain noir durci ; du « café », appelé ersatz, qui est parfois chaud ; une soupe de rutabaga avec plus d’eau que de légumes ; et quelques fois, un bout de fromage n’ayant ni le goût, ni l’aspect d’un fromage.
– Ils dorment dans ce que l’on appel des châlits, ce sont des planches superposées, comme un lit à trois étages, où les déportés s’entassent jusqu’à 8 sur la même planche.
– Il y a beaucoup de maladies (les typhus, la dysenterie,…) qui sont extrêmement contagieuses. C’est pour ça qu’a été mis à leur disposition un espace où les malades peuvent être soignés, mais les médicaments et les infirmiers sont trop peu nombreux face au besoin. En s’y rendant, ils peuvent juste espérer éviter l’appel.
– L’appel a lieu chaque matin, à 3h et demi ; il permet de compter le nombre de déportés dans le camp. Ces derniers doivent rester des heures sans bouger en attendant que l’on cite leur numéro de matricule. Si par malheur l’un d’eux bouge et sort de la ligne humaine, le chien des SS se charge de lui et le mord, faisant passer l’envie aux autres détenus
Après ces 14 mois d’horreur, Lili fut entassée avec une centaine d’autres détenus dans un wagon à bestiaux, pour être déplacés à Bergen-Belsen. Celui-ci est un camp encore plus terrible où il y a :
– moins de nourritures
– plus de maladies, dont une épidémie mortelle
– pas de châlits, les déportés devaient donc dormir par terre au milieu des morts et des malades
Au bout d’un certain temps, la mère de famille, qui s’affaiblissait, commençait à avoir un comportement étrange pour ses enfants qui ne comprenaient pas. Un jour, ils l’avaient trouvé dans un coin sans bouger, ne réagissant pas à ce qu’on lui faisait ou qu’on lui disait. Elle avait attrapé le Kop typhus, laissant ses enfants sans aide.
Le 15 avril 1945, les anglais délivrent le camp. Ils donnent beaucoup de soins et de nourriture. Lili et ses frères survivent car ils n’ont pratiquement plus la force ni l’envie de manger. D’autres mourront de s’être nourris. Après de longues privations, trop de nourriture peur provoquer la mort.
Les anciens prisonniers furent renvoyés chez eux dans les wagons à bestiaux habituels mais cette fois propres et avec des pauses durant le voyage. Les plus malades d’entre eux restèrent sur places pour être mieux soignés, ce qui fut le cas de la mère.
Les enfants se trouvent donc en France sans leur mère. Ils trouvent refuge avec d’autres anciens prisonniers dans l’hôtel Lutècia où beaucoup sont récupérés par leur famille. Mais personne ne vient chercher Lili, Robert et André. Ils s’attendent à voir à tout moment leur père entrer mais celui-ci avait été mitraillé 3 jours avant la libération du camp où il était, le camp de Buchenwald. Une famille décide donc de les accueillir avant de les amener dans un centre de soins où ils sont récupérés par leur tante puis leur mère.
Ils doivent tous les 4 reconstruire leurs vie, ce qui n’est pas facile, mais ils y parviennent grâce à leurs amis et leurs voisins.
Cette conférence était très bien faite, touchante, et quelque fois un peu choquante. Nous y avons appris plein de choses qui ne nous feront plus voir le nazisme du même œil. Nous remercions Mme Leignel du temps qu’elle nous a consacré.
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A l’espace Jean Poperen, à Meyzieu
Article écrit par Altin Esma, Barale Clara, Bechet Claire-Marie, Cheynet Amandine